Les remous dans la vie artistique après la guerre

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Pendant que tu terminais ton cycle Arts déco, quelques élèves de promotions antérieures, Rebeyrole, de Gallard, Thomson, prenaient l’initiative de dénoncer le comportement de nombre de Professeurs de l’école qui, avec d’autres artistes, avaient pendant la guerre accompli le « voyage à Weimar » symbole d’une allégeance au nazisme ; ils étaient honnis par ceux qui depuis longtemps avaient choisi le camp de la résistance - en tête, Moussinac, le directeur des arts déco, qui avait toujours fait le maximum pour que ses élèves ne soient pas envoyés en Allemagne pour le « S.T.O. » Service travail obligatoire.

Parallèlement cette contestation rejoignait le rejet du type de peinture enseigné : certaine « Ecole de Paris » ; ces jeunes peintres voulaient parler de la nature, de la terre, des villages, des paysans ; cela aboutit à la création du salon de la jeune peinture, à laquelle tu contribuas ; car tu aimais aussi cette vision, toi qui avait passé cinq ans dans le Lot en pleine campagne.

Ensuite, il n’y a aucune trace de toi, après ta première participation au salon : tu as été requis pour effectuer ton service militaire, obligation pour confirmer définitivement la nationalité française acquise après ta naissance à Paris ; donc tu disparais de novembre 48 à novembre 49.
De retour tu continueras dans cette voie jusqu’en 1959, mais en élargissant le propos au monde ouvrier, urbain, aux pauvres, aux oubliés ; déjà en 1935, la querelle autour du « réalisme socialiste » (soutenu par Aragon) posait entre autres, la question de la représentation du prolétariat dans la peinture.

Les oeuvres des années 47 à 52-53.

Déjà, en 1947-48, le premier voyage dans une Italie post-guerre et post-fascisme, ruinée, avait révélé les lignes de ta peinture : aucun pittoresque, dessins de pauvres gens, par exemple : 

Ouvrier au brasero

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Le renforcement de cette tendance est manifeste après les autres voyages en Italie (52-53) : des villes, on ne voit que les maisons accrochées au flanc des collines, on ne voit pas le paysage enchanteur ; des habitants, on ne voit que les visages austères, durcis par la pénibilité du travail…

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… et parallèlement, dans le quotidien de la vie à Paris… les ouvriers, les banlieusards dans leur train, les pauvres, et même un promeneur assis, accablé, dans un jardin public… non, le monde n’est pas que celui des biens-nantis...

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… et d’autres tableaux expriment davantage la tendance « salon de la jeune peinture »...



… ou témoignent de « la vie d’artiste » 




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