Rencontres décisives 

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1953 était peut-être une date charnière : celle où tu as pu t’installer dans un atelier, rue  Huyghens, au cœur du quartier Vavin–Raspail ; enfin, pouvoir peindre, toile, pinceaux, huile  - jamais tu n’as utilisé d'autres matériaux - la peinture est devenue beaucoup plus importante que les croquis.

Boulevard Raspail, une petite galerie très active, dirigée par Madame Dauman, exposait des peintres figuratifs – entre autre Brasilier – il y eut vite une relation aussi affective que professionnelle entre Madame Dauman et toi : tes tableaux étaient exposés en permanence, parmi d'autres, et de plus elle  en organisait régulièrement des expositions particulières. Cette collaboration amicale a duré plus de 20 ans ; mais, des tableaux vendus, aucune trace, sauf «comptable », les chèques reçus…

À quelques pas, rue Campagne–Première, tu pouvais rencontrer bon nombre de membres  de l’intelligentsia communiste, dans l'atelier de Boris Taslitski, peintre emblématique du réalisme socialiste, il avait été résistant, déporté à Buchenwald ; dans cet atelier se retrouvaient, pour de longues discussions, les compagnons de toujours : Aragon, Jacques Gaucheron, Kriegel-Valrimont… les écouter était pour toi entendre l'Histoire… et avec elle, celle de l'art, car Boris connaissait  tout de la peinture, en particulier française : depuis la «Pieta d’Avignon », premier tableau authentiquement reconnu comme l'œuvre d’un peintre français, jusqu’aux  peintres contemporains : il connaissait leurs tableaux, dans quels musées on pouvait les voir, qui ils étaient.

Toute peinture se nourrit du passé , tout comme souvent elle préfigure l'avenir.

Dans tous les musées, tu allais à la rencontre de tes aînés : Rembrandt, et l'école flamande : Vermeer, Pieter de Hoock, Breughel, Ruysdaël, Van Gogh, Mondrian… l'école allemande : Holbein, Dürer, Cranach… les italiens : Titien, Tintoret, Veronèse… les espagnols : Riber, Zurbaran, Vélasquez, le Greco, Goya… et les peintres français : Philippe de Champagne, Poussin, Delacroix, Géricault, Courbet… les impressionnistes : à quoi bon citer les noms ! Au delà : Daumier, Steinlein, Maximilien Luce (comme Courbet, tous deux témoins de la Commune en 1870, l’ont chèrement payé)… et puis, artistes tout proches : Modigliani, Matisse, Delaunay, Grosz, Macke, Gromaire, Permecke, Fernand Léger, De La Fresnaye, Picasso, Villon. 

Et il ne faut pas oublier des peintres parfois ignorés de nos jours qui ont tissé un long ruban : sur sa trame, quelques génies jettent leur éclat.

Quelques photos pour illustrer : 

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Alex à Châtenay-Malabry, après la guerreAvec un ami, lors d’un 14 juillet à la Butte Rougeannées 50 (au mileu, en short)Boris TASLITSKY, dessiné par Alex en 1952


Les hommages d’Alex à ses ainés, peu importe la date où il les a peints :

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                                                                                                                                                            © Alex Fischman 2020