Un nouveau témoin…  

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En 1959, nos deux vies se sont rencontrées ; nous avons vécu dans une sorte de symbiose, chacun se  réalisant grâce à l’autre ; et c'est pour cela que je peux m'essayer à parler de ta peinture ; chaque jour je t'ai vu effectuer ces gestes : choisir les pinceaux, presser  les tubes ; approcher les toiles, s'en éloigner, mesurer – la main tendue, interposée entre le tableau et toi – les rapports colorés que tu venais d’installer ; effacer, reprendre ; ouvrir les flacons, térébenthine, cette odeur liée à toi comme celle des toiles vierges ; le soir, laver  les pinceaux, les ranger ; et encore, reprendre crayon ou encre pour transformer les croquis en dessins accomplis.

Tout ceci, pour tenter d’ atteindre ton objectif : réaliser des œuvres les plus sincères, les plus inhérentes à  ta  personne, les plus à même de traduire ce que tu ressentais, dans une démarche aussi sensuelle qu’intellectuelle, dans la passion de la couleur, l'épuisement du travail, la fulgurance de l’instinct, du non voulu, de l’accompli.

Tu as toujours peint  ce qui était autour de toi : que ce soit aux alentours de Paris ou dans le Lot – nous avions acheté une maison délabrée, mais si belle, près de Cahors -. 

C'est une des caractéristiques de ta peinture : tu n'es pas un peintre de l'instantané, du croquis rapide d'horizons toujours nouveaux ; ton regard est attentif à ce qui t’entoure : chaque heure de la journée, chaque saison de l’année, modifiant dans sa lumière, mais affirmant dans sa structure, l’environnement. En cela tu es le peintre du quotidien dans l'esprit de Vermeer, Chardin, Corot, pour parler du passé ; mais c'était également l'esprit des impressionnistes, et même souvent de Picasso, qui n’ont guère cherché  au-delà de ce que leurs fenêtres ouvertes leur montrait.

C'est le temps des ocres, des jaunes, en camaïeu rustique, mais avec aussi parfois la fulgurance d'un bleu sur une charrette, l'éclat d'un bouquet de fleurs.

Les reproductions présentées ici suivent l’ordre chronologique de leurs exécutions : 

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Et en 1963 nous décidons de vivre entièrement dans le Lot.


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Suite, cliquez ici1963-1969 : Le Lot, la campagne, des séjours à Collioure , Port-Vendres, Sète, un voyage en Italie.

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